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Les nuits à tineghir à
l'hôtel Avenir
Les Juifs berbérophones des
pays chleuh et tamazight avaient, avec leurs dialectes
vivants et un folklore qui n'a rien à envier à celui
de leurs voisins musulmans, une littérature orale traditionnelle
et religieuse dont il ne subsiste malheureusement que
les quelques vestiges que l'auteur du présent article
a recueillis à une date récente. Dans la
vallée de l'Atlas, dans le Sous et aux confins sahariens
(comme aussi, semble-t-il, dans certaines contrées algériennes
et tunisiennes), ils constituaient naguère de petites
communautés groupées dans des mellahs et établies là
depuis des siècles sinon un ou deux millénaires. Aujourd'hui,
on n'en trouve guère de trace ; depuis l'indépendance
du Maroc, ils ont immigré en bloc en Israël. Laissons
de côté le problème de l'origine de ces communautés
et l'hypothèse très controversée de la « judaïsation
des Berbères » (H. Z. Hirschberg, Histoire des Juifs
d’Afrique du Nord, Jérusalem 1965, 2 tomes en hébreu,
et compte rendu dans Journal of African History, VIII/3,
1966), il nous importe de savoir que le berbère a été,
jusqu’à ces dernières années, l’une des langues vernaculaires
des communautés juives vivant dans la
montagne marocaine et le Sud du pays. La plupart
d’entre elles étaient bilingues (berbéro-arabophones)
; d’autres semblent avoir été exclusivement berbérophones,
comme à Tifnut ; de cette dernière catégorie, nous connaissons
quelques individus isolés, immigrés en Israël et repérés
à Ashkelon. (Sur la distribution géographique des communautés
juives du Maroc, notamment dans l’Atlas et le Sud marocain,
et sur les migrations internes de leurs populations,
voir H. Zafrani, Vie intellectuelle juive du Maroc,
Pensée juridique et Droit appliqué dans leurs rapports
avec les structures socio-économiques et la vie religieuse…,
thèse de doctorat, dactylographiée, 210-21 ; sur les
Juifs du Dadès et les autres communautés berbérophones,
voir ibid., 171 sqq. et, du même auteur, Pédagogie juive
en Terre d’Islam, Paris, 1969, 33-8). Dans la vallée
du Todgha (Tinghir), dans la région de Tiznit (Wijjan,
Asaka), de Ouarzazate (Imini), à Ufran de l’Anti-Atlas,
à Illigh et ailleurs, non seulement le berbère était
un parler juif de communication dans le milieu familial,
social et économique et dans les contacts avec les autres
groupes ethniques et confessionnels, mais il constituait
aussi, à côté de l’hébreu, la langue de culture et de
l’enseignement traditionnel qui l’utilisait pour l’explication
et la traduction des textes sacrés comme le judéo-arabe
ou le vieux castillan dans les communautés de langue
arabe ou d’origine hispanique ; certaines prières, les
bénédictions de la Torah entre autres, étaient dites
uniquement en berbère, dont le rôle est attesté dans
la liturgie pascale, ainsi que nous allons le voir.
Une documentation écrite et sonore sur le folklore et
la vie intellectuelle de ces communautés berbérophones
a été réunie : quelques textes bibliques dans leur version
hébraïque et berbère, cantiques liturgiques et chants
de fêtes qui marquent les grands moments de l’existence
juive (circoncision, bar-mitsva, mariage, etc.) et notamment
la Haggada de Pesah, la pièce la plus importante et
la plus précieuse de notre collection et qui présente
à nos yeux un intérêt capital pour la connaissance des
traditions linguistiques et culturelles d’un monde trop
peu exploré quand il en était encore temps, appartenant
à une diaspora longtemps ignorée et désormais irrévocablement
disparue. (Une liste de ces documents a été publiée
dans H. Zafrani, Compte rendu d’enquête, dans Journal
asiatique, CCLII/1 (1964) ; nous en avons recueilli
d’autres ultérieurement, en Israël même). Pierre tombale,
Juifs de l'Anti-Atlas occidental. Traduction : «Pierre
tombale de l'honorable femme Hanina, fille de Isaac
le Séfarade. Elle mourut sainte le vendredi 30 du mois
de Sivan en l'an 5635 (1875), ... Puisse son âme...»
Photo : Musée royal de l'Afrique central (Belgique)
Ce dernier document est la version intégrale en berbère
de la composition liturgique que les Juifs récitent
au cours de la veillée pascale et dont le thème fondamental
est l’histoire de la sortie d’Égypte, accompagnée du
hallel (groupe des Psaumes CXIII à CXVIII qui entrent
dans la liturgie des grandes fêtes et de certains jours
solennisés). C’est une traduction traditionnelle, comme
il en existe en judéo-arabe ou en ancien castillan,
du texte hébraïque par rapport auquel elle présente
néanmoins des variantes et des nuances d’interprétation.
Le texte en a été transcrit, à Tinghir, dans la vallée
du Todgha à une date récente (vers 1959), en caractères
hébraïques carrés munis de voyelles (on ne connaît,
à ce jour, aucun autre manuscrit transcrivant un texte
berbère en caractères hébraïques). Certaines ambiguïtés
et bizarreries morpho-syntaxiques qui en rendent parfois
la compréhension difficile, sont consécutives au procédé
habituel de la traduction littérale, aux « décalques
» berbères du texte hébraïque, la récitation berbère
recouvrant celle de l’original hébraïque, soulignée
par le même rythme et la même mélodie. La langue de
notre Haggada s’apparente à la tamazight, ensemble des
parles des Berabers ; elle est néanmoins caractérisée
par des traits composites qui en rendent difficile une
localisation précise ; elle suppose l’existence d’une
langue littéraire qui n’est pas le parler d’un groupe
donné, ni d’une époque déterminée (voir P. Galand-Pernet
et H. Zafrani, Une version berbère de la Haggadah de
Pesah, Texte de Tinhir du Todhra (Maroc), Paris 1970,
Supplément au tome XII des Comptes rendus du G.L.E.C.S.).
Ville: Marrakech Région: Marrakech Pays: Maroc Jour
1 : Bruxelles - Marrakech Arrivée à Marrakech, assistance
et transfert à l’hôtel. Dîner et logement. Jour 2 :
Marrakech -Telouet - Amnimiter - Ait Ben Haddou Petit
déjeuner à l’hôtel et départ vers le Haut Atlas par
le col Tichka. A 22 km du col, arrivée à Telouet, visite
du village traversé par l’Oued Imarene. Par la piste,
continuation vers la Kasbah de Telouet, visite et déjeuner.
Par une autre piste, montée vers la haute vallée de
l’Oued Ounila de la Kasbah d’Amnitmiter situé à 15 km,
puis vers Ait Ben Haddou (40 km). Dîner et logement
en bivouac. Jour 3 : Ait Ben Haddou - Skoura -Toundout
- Boutharar Départ pour Skoura (50 km), village réputé
pour ses roses. Vous parcourerez 25 km de piste pour
arriver au village de Toundout regroupant plusieurs
belles kasbahs. Arrêt pour le déjeuner. La piste nous
conduit ensuite à la vallée de l’oued M’Goun pour arriver
à Boutharar où se trouve une ancienne kasbah. Soirée
en bivouac. Dîner et logement. Jour 4 : Boutharar -
El Kelaa - Boulmane - Dades - Msemrir - Todra Départ
dans la matinée pour Boulmane du Dades par El Kelaa
M’Gouna (45 km dont la première partie sur piste). Après
El Kelaa, continuation sur la route de la vallée du
M’Gouna, puis celle du Dades. Arrivée à Boulmane, nous
prenons la direction des impressionnantes gorges du
Todra en passant par celles du Dades (114 km de routes
et de pistes). Déjeuner en cours de route à Msemrir.
Campement dans un beau site entre deux falaises de plus
de 300 mètres de hauteur. Dîner et logement. Jour 5
: Todra - Tineghir - Tinejdad - Erfoud Départ le matin
pour Erfoud en passant par Tinejdad, situé dans la palmeraie
du Fekla. Pique-nique en cours de route. Ensuite, continuation
vers Erfoud en traversant la palmeraie du Ferkla. Arrivée
à Erfoud, dîner et logement chez l’habitant. Jour 6
: Erfoud - Merzouga - Rissani - Alnif -Tansikht Tôt
le matin, départ pour Merzouga, par une bonne piste
de 50 km. De Merzouga, une autre piste d’environ 50
km nous conduit à Rissani. Ensuite, 240 km de piste
pour atteindre Tansikht (quelques difficultés après
Alnif). Déjeuner en cours de route. Dîner et campement
à Tansikht. Jour 7 : Tansikht - Ouarzazate - Marrakech
Départ le matin pour Ouarzazate par la grand route.
Après Agdz, traversée du Djbel Sargho, en franchissant
le col de Tizin Tinifirh, à 1680 m d’altitude. Déjeuner
en cours de route. De Ouarzazate, continuation vers
Marrakech par le col Tichka. Dîner et logement à Marrakech.
Jour 8 : Marrakech - Bruxelles Transfert à l’aéroport
pour le vol vers Bruxelles. |
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