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Contrairement à ce qui s’est
passé en Algérie dans les années 1990, durant la guerre
civile, les groupes takfiristes marocains sont organisés
en factions autonomes, atomisées et sans commandement
unifié. La matrice idéologique de cette violence fondamentaliste
est la même que celle du Groupe islamiste armé (GIA)
et du Groupe salafiste pour la prédication et le combat
(GSPC) algériens, mais le nombre d’activistes est plus
réduit au Maroc, limité à des niches locales. L’organisation
des groupes marocains est incomparablement plus faible
que celle du mouvement salafiste armé algérien qui comptait,
au début du conflit, en 1992, plus de 65 000 activistes
engagés juque-là dans les rangs des GIA (9). Dans le
cas du Maroc, même si leur base est plus nombreuse,
le nombre d’activistes y a été évalué à quelques centaines.
M. Abdallâh Agaou, par exemple, est le représentant
des détenus de Tazmamart, le tristement célèbre bagne
érigé dans une zone désertique du sud du Maroc dont
Hassan II avait toujours nié l’existence. Le 16 août
1972, ce sous-officier a servi les cartouches aux artificiers
pour armer les avions de chasse qui ont tenté d’abattre
l’avion dans lequel se trouvait le roi. En raison de
deux condamnations à mort au Maroc, Ben Barka se trouvait
en exil entre Le Caire et Genève. Durant les quelque
six mois passés à Alger en 1964, il s’emploie à donner
une perspective internationaliste à la conjonction des
luttes de libération nationale. Les
hôtesl au Maroc. L’inspiration ne fait pas
seulement écho aux éclats de colère de Frantz Fanon
(3) ; elle vient de plus loin, du Discours sur le colonialisme
d’Aimé Césaire, de l’ouvrage d’Albert Memmi Portrait
du colonisé, précédé de Portrait du colonisateur (1957).
Elle s’est nourrie dans les échanges avec la pensée
contestatrice de la puissance impériale britannique
en Afrique (Jomo Kenyatta, Kwame Nkrumah, Julius Nyerere).
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